La Merveilleuse Histoire de Mandy de Alexander Mackendrick avec Phyllis Calvert, Jack Hawkins, Terence Morgan, Godfrey Tearle.
Scénario : Nigel Balchin, Jack Whittingham.
Royaume-Uni 1952 - 93 minutes.
Sorti en 1952, La Merveilleuse Histoire de Mandy est un drame sensible qui raconte l’histoire de Mandy, une petite fille née sourde. Ses parents, partagés entre désarroi et espoir, cherchent à lui offrir un avenir meilleur. Ils décident de l’inscrire dans un institut spécialisé, où Mandy découvre, pas à pas, la possibilité de communiquer grâce à l’enseignement exigeant mais bienveillant du professeur Searle. À travers ce parcours initiatique, le film décrit le combat d’une famille et d’une enfant face à la différence.
Alexander Mackendrick est né à Boston en 1912 de parents écossais. Il a vécu à Glasgow après le décès de son père. Après une formation en arts graphiques, il commence sa carrière dans la publicité et l’illustration, puis travaille dans le cinéma durant la Seconde Guerre mondiale, notamment sur des productions de propagande.
Mackendrick se fait connaître aux studios Ealing, célèbres pour leurs comédies britanniques. Son premier film, Whisky Galore! (1949), rencontre un grand succès grâce à son humour. Il poursuit avec The Man in the White Suit (1951), une satire sociale mettant en vedette Alec Guinness qui critique la résistance au progrès industriel.
En 1952, il surprend en signant Mandy (La Merveilleuse Histoire de Mandy), un drame réaliste et émouvant sur une petite fille sourde, preuve de sa capacité à traiter des sujets sensibles avec une grande humanité.
Mackendrick atteint un sommet avec The Ladykillers (1955), comédie noire et chef-d’œuvre de l’Ealing, où il dirige Alec Guinness et un jeune Peter Sellers dans une satire féroce du crime organisé.
En 1957, il traverse l’Atlantique pour réaliser Sweet Smell of Success, film noir acclamé avec Burt Lancaster et Tony Curtis, considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands films américains des années 1950. Mais ses rapports conflictuels avec les studios hollywoodiens freinent sa carrière de cinéaste.
Peu prolifique — seulement neuf longs métrages —, Mackendrick compense par la qualité et la singularité de son œuvre. Son regard acéré sur les travers humains, son sens du rythme et sa maîtrise visuelle en font un réalisateur admiré des cinéphiles.
Dans les années 1960, il se tourne vers l’enseignement et devient professeur de cinéma au California Institute of the Arts (CalArts), où il forme toute une génération de futurs cinéastes. Il restera à ce poste jusqu’à sa mort en 1993.
Le film est produit par le studio Ealing et adapté du roman The Day Is Ours de Hilda Lewis (1946). Alexander Mackendrick s’éloigne ici des comédies habituelles pour aborder un sujet sérieux. À sa sortie, Mandy est salué pour son réalisme et l’absence de mélodrame, ce qui lui vaut une reconnaissance internationale.
L’un des grands mérites du film est d’aborder la surdité de manière frontale mais sans pathos. Mandy n’est jamais réduite à son handicap : Mackendrick en fait une héroïne à part entière, qui découvre le monde avec courage et détermination.
À travers elle, le réalisateur met en lumière l’isolement des enfants sourds, mais aussi les difficultés des parents à accepter la différence. Le film devient alors un plaidoyer en faveur de l’éducation spécialisée et de l’inclusion, un discours novateur pour le cinéma britannique du début des années 1950.
Personnage | Acteur | Rôle |
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Mandy | Mandy Miller | bouleversante de naturel, la jeune actrice incarne une enfant fragile mais résolue, dont le regard exprime ce que les mots peinent à dire. |
Christine Garland | Phyllis Calvert | une mère qui refuse la résignation et s’investit corps et âme dans l’avenir de sa fille. |
Harry Garland | Terence Morgan | le père, déchiré entre fierté blessée et incapacité à accepter le handicap, figure tragique d’un homme prisonnier de ses préjugés. |
Searle | Jack Hawkins | le professeur spécialisé, à la fois strict et profondément humain, symbole de l’espoir offert par l’éducation et la pédagogie. |